Interview de KIM Byung Jin sur Bodoï

Lors de la dernière édition de Japan Expo, j’ai eu l’occasion d’interviewer le talentueux et sympathique auteur Kim Byung Jin, dessinateur émérite des furieux Jackals et Warlord disponibles aux éditions Ki-oon. Cet entretien est désormais en ligne et à lire gratuitement sur le site Bodoï (qui vient de faire peau neuve pour l’hiver).

La vie réserve parfois bien des surprises. En ce dernier jour de Japan Expo, juste avant le début de cet entretien, Kim Byung Jin a eu l’opportunité de rencontrer en privé l’une de ses idoles, Tetsuo Hara (Ken le survivant), passant brièvement du statut d’auteur à celui de lecteur. Durant quelques minutes, le dessinateur coréen de Warlord, fresque héroïque mêlant complots politiques et combats épiques contre des hordes d’orcs, est redevenu un fan parmi des milliers d’autres. Notre interview commence donc de façon inattendue, dans une ambiance particulièrement chargée en émotion…

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« La Belladonne de la tristesse », cette nuit sur Arte

C’est par l’intermédiaire du site d’Animeland que l’on apprend qu’Arte diffusera cette nuit un long métrage japonais qui fête cette année ses 40 ans, La Belladone de la tristesse (Kanashimi no Belladonna), également connu sous le titre Belladonna la sorcière. Je tiens à prévenir tout de suite : ce film est d’abord à réserver à un public averti, pour sa crudité visuelle, mais aussi pour son aspect totalement expérimental. Mais que les curieux, les amateurs d’esthétisme baroque et ceux qui pensent que l’animation nipponne n’a aucune personnalité ne manquent surtout pas ce rendez-vous rare, probablement unique, de visionner ce film pour le moins inoubliable.

 © Mushi Production 1973

Produit par Mushi Production, il a été réalisé par Eiichi Yamamoto en 1973. Il s’inscrit dans une trilogie de films adultes et érotiques initiée à la fin des années 60 par Osamu Tezuka et dont j’ai parlé dans le dossier que j’ai consacré au sexe dans son œuvre dans le second numéro de Manga – 10 000 images il y a quatre ans. Le film est adapté d’une nouvelle de l’écrivain français Jules Michelet.

La Belladone de la tristesse était sorti en France au cinéma dans les années 1970, mais le film est devenu une rareté, projeté uniquement à l’occasion de festivals.

La présentation très juste d’Arte :

Entre sadisme et érotisme, psychédélisme et Art nouveau, un bijou de l’animation pour adultes, inspiré par ‘La sorcière’ de Michelet. Ce film, qui fut le dernier produit par les Studios Mushi d’Osamu Tezuka, le père d »Astro Boy’, appartient à une trilogie prisée des connaisseurs, ‘Animerama’.

Au XIVe siècle, en France, Jeanne, une jolie paysanne, est violée par son seigneur le soir même de ses noces avec celui qu’elle aime, Jean. C’est le début d’une longue suite d’avanies, qui vont la pousser à devenir sorcière sous le nom de Belladonne, avant de tomber dans les griffes de l’Inquisition…

Ce film, qui fut le dernier produit par les Studios Mushi d’Osamu Tezuka, le papa d’Astro Boy, appartient à une trilogie prisée des connaisseurs, Animerama. Composé d’images fixes lointainement inspirées de Klimt, Mucha ou Schiele, baigné d’une musique psychédélique bien de son époque, il n’a jamais été distribué hors du Japon. Peut-être parce que, même s’il relève clairement du cinéma pinku (genre pornographique japonais), sa dimension onirique et son tempo contemplatif en font une œuvre à part dans le cinéma érotique.

Horaires de diffusion :
Ce soir à 1h20
Dans la nuit de mercredi à jeudi à 3h05En replay sur le site Arte+7 pendant une semaine.

N’hésitez pas à réagir ensuite dans les commentaires ; je suis très curieux d’avoir votre avis sur cet OVNI !

« Bye bye, my brother » au Salon d’Automne

Du 16 au 20 octobre aura lieu à Paris l’annuel Salon d’Automne qui réuni près de 800 artistes de tous horizons (peintres, sculpteurs, danseurs…), dont la moitié seraient d’origine internationale. Cet évènement, gratuit, se déroulera aux Champs-Élysées et proposera un programme vaste, ambitieux et alléchant comme on peut le voir sur le programme en PDF. En 110 ans d’existence, le Salon ouvrira ses portes pour la première fois au manga. En effet, parmi les œuvres présentées sur place, vous pourrez admirer des planches originales de Bye bye, my brother dessinées par Yoshihiro Yanagawa. Il y en aura six en tout (format A4) et celles-ci pourront être achetées entre 250 et 300 euros environ.

Seront également exposées des planches d’une autre mangaka, Harumo Sanazaki, déjà venue présenter son travail dans l’Hexagone à différentes reprises, dont Japan Expo Sud 2012 et Cartoonist cette année. Enfin, le communiqué du Salon nous apprend que Sahé Cibot, consultante pour Casterman (où elle a très largement contribué à la parution de Bye bye, my brother) et traductrice (Nana, Le Gourmet Solitaire…), interviendra pour présenter différents genres de mangas parus en France et certaines évolutions du médium.

Si mon emploi du temps me le permet, j’essayerai de me rendre sur place et de partager avec vous quelques clichés.

Prix Asie de la Critique ACBD 2013 : Ouverture des votes

Les membres de l’Association des Critiques et des journalistes de Bande Dessinée (ACBD), dont je fais partie, s’apprêtent à désigner leur septième Prix Asie de la Critique ACBD le 10 juillet prochain. Ce prix distinguera une bande dessinée asiatique publiée en langue française entre juillet 2012 et juin 2013.

Sont en compétition cette année :

  • Le Cœur de Thomas de Moto Hagio, Kazé
  • Knights of Sidonia vol. 1 à 3 de Tsutomu Nihei, Glénat
  • Opus vol. 1 de Satoski Kon, Imho
  • Palepoli de Usamaru Furuya, Imho
  • Le Vagabond de Tokyo vol. 3, Tokyo Lullaby de Takashi Fukutani, Le Lézard Noir

Cette liste résulte de nombreux débats au sein du Comité de Sélection Asie-ACBD 2013 qui recommande également chaudement la lecture des titres suivants :

Bride Stories de Kaoru Mori, Ki-oon

Chihayafuru de Yuki Suetsugu, Pika

Les Enfants de la mer de Daisuke Igarashi, Sarbacane

Les Enquêtes du limier de Jirô Taniguchi, Casterman-Sakka

Kamakura Diary d’Akimi Yoshida, Kana

Maria de Kazuo Kamimura, Kana

Les Pieds bandés de Li Kun Wu, Kana

PIL de Mari Yamazaki, Casterman

Silver Spoon, de Hiromu Arakawa, Kurokawa

Spice & Wolf de Juu Ayakura et Keito Koume, Taïfu Comics

Tohu-Bohu de Shinya Komatsu, Imho

Avez-vous un avis sur ces deux sélections, amis lecteurs ? Des pronostics sur le futur gagnant ?

Exposition ambitieuse recherche financement urgent !

À l’occasion des 25 ans de la disparition d’Osamu Tezuka, l’association Tokiw’Asso souhaite lui rendre hommage en lui consacrant en 2014 une grande exposition itinérante, gratuite et destinée au grand public.

D’une surface de 150/200m², cet évènement présentera plus de 100 éléments dont une cinquantaine de pièces originales et inédites en France prêtées par Tezuka Productions (garants du patrimoine d’Osamu Tezuka) :

  • Ekonte (storyboards de films animés)
  • Planches de mangas
  • Celluloïds (dessin présentant une scène d’un dessin animé à un instant T)
  • Premières éditions de mangas (revues et albums)
  • Photographies de la vie personnelle et professionnelle de l’artiste
  • Jouets d’époque
  • Figurines et produits dérivés
  • Reprographies de carnets de croquis, mangas, photos, affiches de films…

En marge de ce grand événement, divers lieux proposeront une exposition intitulée Tezuka vu par… regroupant une trentaine de dessins hommages par différents artistes de tous horizons et de toutes nationalités, tels que Atsushi Kaneko, Patrick Sobral, Manuele Fior, Junko Kawakami, Florent Chavouet, Olivier Martin, Guillaume Lapeyre, Philippe Caza, Raf, Dara, Moonkey, Reno Lemaire…

L’exposition débutera à la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) et se terminera à Annecy à l’occasion du Festival International du Film d’Animation en passant notamment par le Festival Internationnal du Court Métrage de Clermont-Ferrand ainsi que d’autres villes durant le premier semestre 2014 (en cours de programmation).

Malheureusement, ce projet a un coût, et l’association cherche donc à obtenir la somme nécessaire à sa réalisation à travers un financement participatif et le site Ulule. En effet, les frais pour la location des pièces, le transport, l’assurance et les droits des pièces sont estimés à 25 000 € minimum :

  • Préparation des pièces et leur transport du Japon vers la France aller et retour : ~7 000 €
  • Droits de diffusion des pièces et assurance : ~18 000 €

Tous les autres frais sont pris en charge par l’association, ses partenaires et les différents lieux d’accueil.

Initialement prévue jusqu’au 21 juin, la recherche de financement (qui peine à atteindre le tiers de son objectif !) a obtenu une rallonge des ayants droits de Tezuka jusqu’au 10 juillet.

N’hésitez pas à soutenir massivement le projet, en le relayant ou en donnant de l’argent, car sa (non) concrétisation aura forcément un impact sur le futur de ce type d’initiatives en collaboration avec le Japon.