Les 20 ans de Sailor Moon [Màj]

Je rappelle que Pika Edition a sorti mercredi le début de la réédition de Sailor Moon en librairie. Plus qu’une réédition, il s’agit d’une version reprise par l’auteur elle-même et améliorée il y a quelques années (pour l’édition japonaise parue là-bas entre 2003 et 2004). En janvier dernier, Morgan Magnin publiait d’ailleurs sur son blog deux billets comparant les deux versions (la toute première chez Glénat et la nouvelle seulement disponible aux USA à l’époque). Naoko Takeuchi n’est évidemment pas le premier auteur à agir ainsi, puisque Buichi Terasawa a déjà fait de même avec Cobra (voir le site Cobra World) et Naoki Urasawa également (voir les dossiers consacrés à Happy! et Monster  sur la Base secrète). Je vous invite vivement à consulter les pages liées tant les exemples sont nombreux et impressionnants !

Pour en revenir à Sailor Moon, la série fête cette année ses vingt ans et se voit consacrer plusieurs évènement pour l’occasion. En France, bien évidemment, où le stand de Pika à Japan Expo mettra la série à l’honneur. Si vous achetez sur place le tome 1 de Sailor Moon et celui de Sailor V, l’éditeur vous offrira un ex-libris exclusif. Un espace d’exposition sur son stand (BF36) sera également dédié à l’univers de la série. De plus, alors qu’on ignore toujours qui rééditera la série TV, deux épisodes seront diffusés sur le stand.  Des cartes à gratter seront également distribuées. Toutes gagnantes, elles permettront de remporter, une intégrale de la série en manga et de nombreux produits dérivés. Enfin, pour ceux qui se rendront sur le stand de Pika en cosplay SM (Sailor Moon) l’éditeur vous offrira un set de cartes collector.

Au Japon, nous avons appris aujourd’hui via le site Comic Natalie, qu’un talk show allait avoir lieu vendredi prochain (le 6 juillet à 19h, heure locale) réunissant les seiyû Mitsuishi Kotono (Usagi / Bunny) et Tohru Furuya (L’homme masqué), mais aussi Fumio Osano (responsable éditorial de Naoko Takeuchi sur Sailor Moon, qui travaille actuellement à la rédaction du Shônen Rival, toujours chez Kôdansha). L’évènement sera retransmis en simultané via Nico Nico. Et ce n’est pas tout ! Magie du direct, le groupe de J-pop Momoiro Clover Z en showcase à Japan Expo jeudi, sera en duplex du salon (à 12h30, heure française) pour participer à l’évènement « surprise » (cf site de Japan Expo).

Momoiro Clover Z / Promotion Picture

Après une photo pareille, comment rater l’évènement ?!

Mise à jour à 18h : On apprend sur le site de Pika qu’un second concert de Momoiro Clover Z aurait lieu le vendredi à Japan Expo et que le duplex avec le Japon permettrait d’annoncer un nouveau projet autour de Sailor Moon et du groupe de J-pop.

* * *

L’info en + : Comic Natalie a également relayé, fin mai, le concert de Naoki Urasawa à Japan Expo. Excusez du peu !

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News Animeland : Bonus Track (4)

Il ne vous reste plus que quelques jours pour vous procurer le numéro de juin d’Animeland (182). Pour ceux qui l’ont déjà, voici trois compléments d’informations.

Bonus 1 :

C’est sur ce blog japonais que l’on découvre la couverture et certaines pages du premier numéro de Jing Manhua, nouveau magazine de prépublication en Chine co-produit par Kôdansha. Ce premier opus contenait donc 8 récits au format A4 et chaque page était composée de 4 planches originales. Je met du passé car le numéro 2 devrait sortir aujourd’hui, si je ne m’abuse.

Bonus 2 :

Découvrez ci-dessous la dernière couverture du Big Comic dessinée par Shûichi Higurashi (à gauche) et la première dessinée par Nampei Kaneko (à droite).

 
© Shôgakukan, Inc. 2011

Bonus 3 :

Le 11e et dernier tome de Blessures Nocturnes, le chapitre de l’espoir, sort dans trois jours au Japon. La couverture (de circonstance, si je puis dire) est visible sur Amazon. Et d’après Comic Natalie, plusieurs mangaka interviendront dans ce tome, dont Hideki Arai (Ki-itchi VS) et Taiyô Matsumoto (Amer Béton), tandis que le récit sera adapté au théâtre à Tôkyô du 21 au 23 septembre sous le titre Yomawari sensei ~ iin da yo, kinou made no koto ha ~.

ShiiSAKE

En décembre dernier, l’illustratrice Shiitake a réalisé un visuel personnel de Princesse Pivoine (le même personnage présent dans le tout premier livre dessiné par Ein Lee et publié par nobi nobi!) afin d’illustrer une petite gamme de produits alimentaires de la ville de Miyako (Préfecture de Fukuoka). Trois produits sont concernés : du thé, du saké et de la lie de saké. Plusieurs visuels sont disponibles ici.

© Shiitake / Keichiku 2011 (cliquable)

Shiitake qui sera bien évidemment à Japan Expo du 5 au 8 juillet prochain à Paris pour la troisième année consécutive afin de promouvoir la sortie de son nouveau livre chez nobi nobi!, Yôsei dans le secret des fées. Au cours de son séjour en France du 29/06 au 16/07, elle donnera une série de séances de dédicaces sur Paris. Voici le programme détaillé pour ceux qui sont intéressés :

Au sein de Japan Expo :
Les 5 & 6/07 de 12h15 à 13h15, sur une scène du festival
Les 7 & 8/07 de 12h à 14h sur le stand de nobi nobi!
Le reste du temps, elle sera présente sur son stand (BD 44) :
de 9h à 11h45, les 4 jours
de 13h40 à 18h, jeudi et vendredi
de 14h15 à 18h, samedi et dimanche

Dans plusieurs librairies :
Le 01/07 à partir de 17h
chez Komikku
61 rue des Petits Champs – 75001 Paris

Le 11/07 à partir de 15h
chez Divan Jeunesse
203 Rue de la Convention – 75015 Paris
puis à partir de 19h
au Kawaii Café
20 rue de Nemours – 75011 Paris
(avec un concours de cosplay autour du thème des fées – toutes les infos)

Le 14/07 à partir de 15h
chez Little Tokyo
8 rue Dante – 75005 Paris

La jeune femme s’active actuellement à réaliser les dessins dédicacés qui seront vendus sur place. Une trentaine de modèles ont déjà été réalisé comme on peut le voir sur sa page officielle Facebook. Et pour les courageux qui sont au Japon, elle sera le 12 août au Comiket.

 
© Shiitake 2012

La vie privée dans l’air du temps ?

Depuis la sortie mi-mai aux Moutons Électriques de l’ouvrage consacré à Naoki Urasawa, L’Air du temps, chroniques et critiques du livre ont fleuri sur la toile. Globalement, elles sont toutes positives et témoignent du respect pour son auteur, Alexis Orsini, ainsi que pour le mangaka auquel cette monographie est dédiée. Toutefois, diverses petites choses m’ont marqué à la lecture de plusieurs de ces textes.

D’abord, leur aspect rigoureusement scolaire qui se borne très souvent à suivre le sommaire de l’ouvrage, comme s’il n’existait qu’une seule façon d’aborder la critique de ce type de travail. Ensuite, à plusieurs reprises, j’ai eu l’impression d’une certaine méfiance de la part des journalistes qui semblaient vouloir à tout prix trouver des défauts au livre, comme pour se prouver qu’ils ne rêvaient pas ou comme s’ils ne pouvaient pas se contenter d’un avis positif. Comme si, pour paraître justes aux yeux de leurs lecteurs, ils devaient émettre des réserves sur la chose. C’est ainsi que se mélangent de façon surprenante qualificatifs dithyrambiques et tournures de phrases « prudentes », afin de mettre en lumière, non pas les défauts du livre ou les passages prêtant à discussion, mais leurs attentes de lecteurs.

Voici les trois extraits de critiques qui ont attiré mon attention :

Sur le Comptoir de la BD :

« D’autre part, on ne sait rien de Naoki Urasawa en tant qu’homme : outre ses parents, aucune information sur sa vie privée. Est-il marié, a-t-il des enfants ? Si il protège sa vie privée, ce qui est parfaitement son droit, autant le dire – les éléments biographiques passés sous silence donnent la curieuse impression que trouver de la matière sur l’homme (qui n’a en outre pas participé à l’ouvrage, ce qui manque) est un casse-tête qui mériterait un éclairage, une explication. Enfin, il aurait été éclairant de savoir comment Naoki Urasawa travaille au quotidien. Si on sait à peu près comment il fonctionne avec son éditeur Nagasaki pour peser les tenants et aboutissants d’une histoire, dans un jeu de ping-pong qu’on imagine brillant et pénétrant, en revanche le fait qu’Urasawa commande à un studio à ses ordres, ait des assistants avec qui il entretient nécessairement des rapports hiérarchiques, qui assurent certaines tâches pour lui, cet aspect-là de son travail est très peu présent dans l’ouvrage.

On aurait aimé des témoignages d’actuels et d’anciens collaborateurs, le détail d’une journée type d’Urasawa, soulignant le contraste avec les méthodes de travail en France. On découvre par exemple les effets de son labeur harassant dans l’histoire d’une vilaine blessure qu’il s’est faite à l’épaule il y a quelques années, à force de dessiner dans une mauvaise position, mais qu’est-ce que cela nous dit du bonhomme ? Quand on voit la haute tenue graphique et narrative de son travail, les fils qu’il dresse par delà les années entre ses chapitres (réelles autant que fictives), la maîtrise incroyable des éléments de l’intrigue (ne pas trop en dire, jouer sur les anticipations du lecteur et les lectures à plusieurs entrées), on aimerait comprendre ses méthodes : a-t-il un grand tableau avec les fils qui relient les personnages sur une frise ? A-t-il des archives sur chaque personnage avec des points clé de sa vie, des renvois, un « wiki » personnel ? Quelle est sa manière d’appréhender son travail en somme ?»

Sur le Journal du Japon :

« On regrettera cependant quelques petits points manquant, à commencer par un entretien direct avec l’auteur lui-même. Il n’est fait que mention d’interviews passées d’Urasawa, et on n’a hélas pas la primeur d’un échange exclusif entre l’auteur du livre et le mangaka, qui aurait fait de l’ouvrage un modèle du genre. On remarquera aussi la quasi absence d’explications sur les méthodes de travail de Urasawa au quotidien, sur ses techniques de dessins comme sur l’élaboration formelle de ses scénarii.»

Et sur BDzoom :

«Ce livre indispensable pour tous les amateurs de Naoki Urasawa, et ils ont nombreux, n’est pourtant pas exempt de défauts. Déjà, comme je le signalais, Alexis Orsini n’a pas confronté ses idées avec le maître, il a extrapolé sur les divers interviews glanés au Japon. Même si cela n’enlève rien au travail formidable réalisé, il manque une petite partie plus personnelle sur la manière de travailler du mangaka, sur ses habitudes et sa vie quotidienne. J’aurais aimé en savoir un peu plus sur sa passion de la musique, du rock, de Dylan et de son influence réelle sur son œuvre et sa vie. J’aurais aimé en savoir comment se déroulait une journée typique, sur le matériel utilisé, sur l’organisation de son temps de travail étape par étape. Il manque quelques détails plus personnels pour permettre aux fans de se sentir plus proches de cet auteur.»

À la lecture de ces différents morceaux, je m’interroge à plusieurs niveaux. En premier lieu, évidemment, je ne comprends pas en quoi connaître les méthodes de travail de Naoki Urasawa (ou sa vie privée) permettrait de mieux cerner le personnage et son talent. Je ne vois pas pourquoi ça aurait plus d’importance chez lui que chez n’importe quel autre auteur. Qu’est-ce que ça peut faire qu’il travaille 3 ou 6 jours par semaine, qu’il bosse plutôt le jour ou plutôt la nuit, qu’il ait 1 ou 22 assistants, que ces derniers soient des hommes ou des femmes, qu’est-ce que ça change, concrètement ? Nombreux sont les mangaka à avoir expliqué leurs méthodes de travail en interviews ou dans leurs mangas (qui a dit Bakuman ?), et on voit bien que cela ne varie pas énormément d’un auteur à l’autre. Découvrir que Naoki Urasawa a toujours travaillé avec Takashi Nagasaki, passé d’éditeur anonyme, à souffleur d’idées, puis à producteur et co-scénariste en quelques années, me semble nettement plus important pour remettre en perspective ses œuvres que son emploi du temps.

Deuxièmement, je m’étonne qu’on balaye d’un revers de main le contenu des interviews japonaises du mangaka qui ont servi de source à Alexis Orsini pour réclamer une interview exclusive. D’abord, parce que Naoki Urasawa est actuellement l’un des trois mangakas les plus prompts à se prêter à l’exercice de l’interview au Japon et que, de fait, les sources ne manquent pas (et sont donc exclusives pour qui ne lit pas le japonais) et représentent une base de travail solide et de première main. Ensuite, parce que de nombreux livres dédiés à des personnalités sont écrits sans forcément que l’auteur-journaliste-écrivain ait eu l’occasion de rencontrer les gens concernés. Il me semble que c’est ce qui fait la différence entre les biographies officielles et non-officielles, non ? Et je ne parle même pas de la difficulté d’ouvrir des portes dans un domaine lorsqu’on débute et que l’on n’a encore ni reconnaissance ni crédibilité pour son travail, à l’autre bout du monde de surcroit…

Enfin, on ressent dans ces passages de la déception et de la frustration, pourtant, ce n’est pas comme si Naoki Urasawa allait être en France dans 2 semaines. Mes confrères devraient plutôt se réjouir qu’Alexis n’ait pas épuisé le filon et qu’il leur laisse un peu de matière pour leurs interviews le moment venu plutôt que de crier sur tous les toits les questions qu’ils souhaitent poser au maître lors de sa venue à Japan Expo. Personnellement, je trouve relativement rassurant que la carrière d’un auteur qualifié par beaucoup de « génie » ne soit pas entièrement résumée en 250 pages alors qu’elle court sur trois décennies.

Et vous, amis lecteurs, qu’en pensez-vous ? Un ouvrage consacré au travail d’un auteur doit-il s’intéresser à la vie privée de ce dernier ? Est-il juste et honnête de reprocher à un livre de ne pas contenir ce qu’on espère y trouver plutôt que de l’évaluer globalement sur ce qu’il propose réellement ? (la question est d’ordre globale et se pose pour la critique de toute sorte de livre, quel que soit son contenu) Et si vous avez lu L’Air du temps, qu’aimeriez-vous apprendre de plus sur Naoki Urasawa ?

Les 20 indispensables de l’été selon l’ACBD

À partir de la liste des nouveautés bandes dessinées parues entre le 1er novembre 2011 et le 10 juin 2012 (presque 2500 titres !!), les 68 membres actifs de l’ACBD (l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) ont choisi, chacun, 10 albums qui leur ont semblé incontournables ; afin de mettre en avant 20 titres à lire pendant l’été. Voici cette sélection par ordre alphabétique :

– « Alger la noire » par Jacques Ferrandez, éditions Casterman
– « Boule à zéro » tome 1 (« Petit cœur chômeur ») par Serge Ernst et Zidrou, éditions Bamboo
– « Chroniques de Jérusalem » par Guy Delisle, éditions Delcourt
– « David, les femmes et la mort » par Judith Vanistendael, éditions Lombard
– « Daytripper au jour le jour » par Gabriel Bá et Fábio Moon, éditions Urban Comics
– « De cape et de crocs » tome 10 (« De la Lune à la Terre ») par Jean-Luc Masbou et Alain Ayroles, éditions Delcourt
– « Les Derniers jours de Stefan Zweig » par Guillaume Sorel [d’après Laurent Seksik], éditions Casterman
– « La Douce » par François Schuiten, éditions Casterman
– « Gringos Locos » par Olivier Schwartz et Yann, éditions Dupuis
– « Kililana Song » tome 1 (« Première partie ») par Benjamin Flao, éditions Futuropolis
– « Martha Jane Cannary » tome 3 (« Les Dernières années 1877-1903 ») par Matthieu Blanchin et Christian Perrissin, éditions Futuropolis
– « Milady de Winter » tome 2 par Agnès Maupré [d’après Alexandre Dumas], éditions Ankama
– « La Mort de Staline » tome 2 (« Funérailles ») par Thierry Robin et Fabien Nury, éditions Dargaud
– « Olympe de Gouges » par Catel et José-Louis Bocquet, éditions Casterman
– « Pablo » tome 1 (« Max Jacobs ») par Clément Oubrerie et Julie Birmant, éditions Dargaud
– « Le Pont des arts » par Catherine Meurisse, éditions Sarbacane
– « Quay d’Orsay : chroniques diplomatiques » tome 2 par Christophe Blain et Abel Lanzac, éditions Dargaud
– « Saison brune » par Philippe Squarzoni, éditions Delcourt
– « Thermæ Romæ » tome 1 et 2 par Mari Yamazaki, éditions Casterman-Sakka
– « Une métamorphose iranienne » par Mana Neyestani, éditions çà et là/Arte éditions

167 autres albums ont retenu l’attention et le vote des membres actifs de l’ACBD. Je découvre cette sélection à peu près en même temps que vous et je la trouve surprenante, sérieuse, ambitieuse et très engagée politiquement. Peu de mangas dans les résultats (après Thermae Romae, les autres suggestions – et mes poulains – sont loin derrières), mais aussi peu de titres simplement divertissants.

Chers visiteurs qui lisez aussi de la BD occidentale, quels titres de cette sélection recommanderiez-vous à quelqu’un qui n’a pas le temps de faire le tri tout seul ni de lire ces 20 albums ?