« La Belladonne de la tristesse », cette nuit sur Arte

C’est par l’intermédiaire du site d’Animeland que l’on apprend qu’Arte diffusera cette nuit un long métrage japonais qui fête cette année ses 40 ans, La Belladone de la tristesse (Kanashimi no Belladonna), également connu sous le titre Belladonna la sorcière. Je tiens à prévenir tout de suite : ce film est d’abord à réserver à un public averti, pour sa crudité visuelle, mais aussi pour son aspect totalement expérimental. Mais que les curieux, les amateurs d’esthétisme baroque et ceux qui pensent que l’animation nipponne n’a aucune personnalité ne manquent surtout pas ce rendez-vous rare, probablement unique, de visionner ce film pour le moins inoubliable.

 © Mushi Production 1973

Produit par Mushi Production, il a été réalisé par Eiichi Yamamoto en 1973. Il s’inscrit dans une trilogie de films adultes et érotiques initiée à la fin des années 60 par Osamu Tezuka et dont j’ai parlé dans le dossier que j’ai consacré au sexe dans son œuvre dans le second numéro de Manga – 10 000 images il y a quatre ans. Le film est adapté d’une nouvelle de l’écrivain français Jules Michelet.

La Belladone de la tristesse était sorti en France au cinéma dans les années 1970, mais le film est devenu une rareté, projeté uniquement à l’occasion de festivals.

La présentation très juste d’Arte :

Entre sadisme et érotisme, psychédélisme et Art nouveau, un bijou de l’animation pour adultes, inspiré par ‘La sorcière’ de Michelet. Ce film, qui fut le dernier produit par les Studios Mushi d’Osamu Tezuka, le père d »Astro Boy’, appartient à une trilogie prisée des connaisseurs, ‘Animerama’.

Au XIVe siècle, en France, Jeanne, une jolie paysanne, est violée par son seigneur le soir même de ses noces avec celui qu’elle aime, Jean. C’est le début d’une longue suite d’avanies, qui vont la pousser à devenir sorcière sous le nom de Belladonne, avant de tomber dans les griffes de l’Inquisition…

Ce film, qui fut le dernier produit par les Studios Mushi d’Osamu Tezuka, le papa d’Astro Boy, appartient à une trilogie prisée des connaisseurs, Animerama. Composé d’images fixes lointainement inspirées de Klimt, Mucha ou Schiele, baigné d’une musique psychédélique bien de son époque, il n’a jamais été distribué hors du Japon. Peut-être parce que, même s’il relève clairement du cinéma pinku (genre pornographique japonais), sa dimension onirique et son tempo contemplatif en font une œuvre à part dans le cinéma érotique.

Horaires de diffusion :
Ce soir à 1h20
Dans la nuit de mercredi à jeudi à 3h05En replay sur le site Arte+7 pendant une semaine.

N’hésitez pas à réagir ensuite dans les commentaires ; je suis très curieux d’avoir votre avis sur cet OVNI !

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Exposition ambitieuse recherche financement urgent !

À l’occasion des 25 ans de la disparition d’Osamu Tezuka, l’association Tokiw’Asso souhaite lui rendre hommage en lui consacrant en 2014 une grande exposition itinérante, gratuite et destinée au grand public.

D’une surface de 150/200m², cet évènement présentera plus de 100 éléments dont une cinquantaine de pièces originales et inédites en France prêtées par Tezuka Productions (garants du patrimoine d’Osamu Tezuka) :

  • Ekonte (storyboards de films animés)
  • Planches de mangas
  • Celluloïds (dessin présentant une scène d’un dessin animé à un instant T)
  • Premières éditions de mangas (revues et albums)
  • Photographies de la vie personnelle et professionnelle de l’artiste
  • Jouets d’époque
  • Figurines et produits dérivés
  • Reprographies de carnets de croquis, mangas, photos, affiches de films…

En marge de ce grand événement, divers lieux proposeront une exposition intitulée Tezuka vu par… regroupant une trentaine de dessins hommages par différents artistes de tous horizons et de toutes nationalités, tels que Atsushi Kaneko, Patrick Sobral, Manuele Fior, Junko Kawakami, Florent Chavouet, Olivier Martin, Guillaume Lapeyre, Philippe Caza, Raf, Dara, Moonkey, Reno Lemaire…

L’exposition débutera à la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) et se terminera à Annecy à l’occasion du Festival International du Film d’Animation en passant notamment par le Festival Internationnal du Court Métrage de Clermont-Ferrand ainsi que d’autres villes durant le premier semestre 2014 (en cours de programmation).

Malheureusement, ce projet a un coût, et l’association cherche donc à obtenir la somme nécessaire à sa réalisation à travers un financement participatif et le site Ulule. En effet, les frais pour la location des pièces, le transport, l’assurance et les droits des pièces sont estimés à 25 000 € minimum :

  • Préparation des pièces et leur transport du Japon vers la France aller et retour : ~7 000 €
  • Droits de diffusion des pièces et assurance : ~18 000 €

Tous les autres frais sont pris en charge par l’association, ses partenaires et les différents lieux d’accueil.

Initialement prévue jusqu’au 21 juin, la recherche de financement (qui peine à atteindre le tiers de son objectif !) a obtenu une rallonge des ayants droits de Tezuka jusqu’au 10 juillet.

N’hésitez pas à soutenir massivement le projet, en le relayant ou en donnant de l’argent, car sa (non) concrétisation aura forcément un impact sur le futur de ce type d’initiatives en collaboration avec le Japon.

News Animeland : Bonus Track (3)

Ce mois-ci, on essaye de repasser à des mises à jour régulières ! Pour commencer, quelques compléments d’informations aux news de l’Animeland n°180.

Bonus 1 :

Après Jirô Taniguchi, c’est au tour de Moyoco Anno (Happy Mania) de donner son nom à un astéroïde.

Bonus 2 :

Comme il est indiqué page 29, les personnages d’Osamu Tezuka ont été utilisés au Brésil par le dessinateur Mauricio De Sousa dans une aventure inédite de Turma da Mônica Jovem : « Tesuro Verde ». En visuel, la couverture du n°43 de la série (première partie de l’histoire). Découvrez maintenant celle du n°44.


Turma da Mônica Jovem n°44
© Mauricio De Sousa 2012, d’après Osamu Tezuka

Et pour faire bonne mesure, le numéro 45 se passe… dans le domaine de la restauration (façon Cauchemar en cuisine, si j’en crois la couverture) !


Turma da Mônica Jovem n°45
© Mauricio De Sousa 2012

Actualité de Yayoi Ogawa et Akiko Monden (Jp)

Lundi dernier sont sortis au Japon deux mangas de l’une de mes auteurs fétiches : Yayoi Ogawa (Kimi wa pet, paru jadis chez Kurokawa). Il s’agit du 11e et ultime tome de Kiss & Never cry, sa romance dans le milieu du patinage artistique (dont elle est grande fan) et le 5e opus de Baroque, son manga pour garçons publié dans le mensuel Shônen Sirius. J’aime beaucoup son trait tendre et sensuel, son humour savamment dosé, et sa façon de traiter les histoires de façon réaliste. J’espère qu’elle sera à nouveau éditée en France prochainement.

 
Kiss & Never Cry 11 (à gauche) et Baroque 5 (à droite)
© Yayoi Ogawa 2012 / Kôdansha

A l’occasion de cette double sortie, l’éditeur Kôdansha marque le coup avec une séance de dédicaces le 25 février à Shibuya à partir de 14h ainsi qu’une exposition dans plus d’une centaine de librairies à travers le Japon (certaines (8) auront même droit à des planches originales !). Liste des librairies participantes et informations sur les dédicaces, ici et . Je n’aurais malheureusement pas la chance de pouvoir m’y rendre. Sic !

* * *

L’auteur de Professeur Eiji (Kana), Akiko Monden, a finalisé récemment deux mangas : le one-shot Limiter (prévu le 28/02 – couverture déjà visible dans le lien) et le tome 1 de YUKITO (pour le 30/03). Cela faisait six mois qu’elle n’avait pas publié de volume relié au Pays du Soleil Levant. Mais la mangaka est également très active sur Twitter et sur Pixiv où elle publie fréquemment de magnifiques dessins. Il y a eu par exemple, la semaine dernière, ce fanart de Black Jack :


© Akiko Monden 2012 d’après Osamu Tezuka

Avec un work in progress : esquissecrayonné – mise en couleur 1 / 2 / 3

Découvrez aussi cette belle cavalière (crayonnée – mise en couleur 1 / 2 / 3final), des fanarts de Sukeban Deka et Tiger & Bunny (1 / 2 / 3), ou ce portrait de l’acteur Lance Henriksen.

Précision : La cavalière ci-dessus est en fait un autre personnage issu de l’univers d’Osamu Tezuka, Kajika, de l’arc Yamato de Phénix. Gengorô Tagame (publié chez H&O éditions) a également réalisé un dessin de cette héroïne. Je vous laisse comparer avec la version d’origine.

Quel visuel a votre préférence ?

Lire, écouter, voir… (2) [Mis à jour]

Voici quelques textes lus sur le net hier et dont je vous recommande la lecture :

Le Chant d’Apollon, un concentré de Tezuka pur jus ?

Une critique d’Andô natsu, un drama un peu ancien (2008) inédit en France et adapté d’un manga à succès de Shôgakukan se déroulant dans une pâtisserie japonaise.

– Un billet intéressant de mon camarade du Comptoir de la BD sur les initiatives récentes de manga numérique avec une info croustillante ! Je ne vous dis que ça !

EDIT : Masayuki Kusumi, scénariste du Gourmet solitaire, a posté aujourd’hui sur son compte Twitter la couverture du second tome de Hana no zubora meshi à paraître le 8 mars prochain. (Cliquez sur la miniature)

Hana no zubora meshi © Masayuki Kusumi & Etsuko Mizusawa
Akita Shoten 2012

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L’info en + : La réédition du Trou Bleu de Yukinobu Hoshino est enfin sortie au Japon. Voici les deux couvertures originales réalisées pour l’occasion (cliquez dessus pour les voir en grand). Peut-être un jour en France ?