Coup double pour le manga à Angoulême (2012)

La nouvelle vient de tomber il y a trente minutes, deux mangas ont été récompensés au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême ! Ont ainsi été récompensés : Bride Stories de Kaoru Mori publié aux éditions Ki-oon et Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi disponible aux éditions Cornélius.

Bride Stories a reçu le « Prix Intergénérations », qui existe depuis 3 ans et qui fut attribué l’an dernier à Pluto de Naoki Urasawa. Et c’est la première fois que Ki-oon remporte un Prix à Angoulême, cerise sur le gâteau pour cet éditeur de mangas indépendant qui gravit les marches du succès les unes après les autres depuis sa création en 2003.

Le manga porte également chance à Cornélius qui, après NonNonbâ de Shigeru Mizuki (Prix du meilleur Album en 2007) et Opération Mort du même Mizuki en 2009 (Essentiel Patrimoine), vient de recevoir le « Prix Regards sur le monde » pour Une vie dans les marges (empêchant au passage Futuropolis de remporter ce prix trois ans de suite). Je rappelle que l’adaptation cinéma de ce dernier sera en salles dès mercredi sous le titre de Tatsumi.

Pour revoir la cérémonie de clôture du Festival, c’est par là !

Publicité

Setona Mizushiro au Salon du Chocolat ? [Bingo ! Màj du 28/01]

Tandis que ce week-end se tient en France le 39e Festival International de la bande dessinée à Angoulême, les Tokyoïtes accueillent la dixième édition du Salon du Chocolat du 25 au 30 janvier. Plusieurs chocolatiers français (i.e. installés en France) seront présents sur place avec des produits exclusifs (rien que les photos donnent faim : n’hésitez pas à y jeter un œil !). Citons Pierre Hermé, ou encore Sadaharu Aoki (auquel Japan LifeStyle consacre d’ailleurs un très bon article signé Carla Cino dans son numéro en cours). Mais il y a également des représentants Japonais (voir la liste des exposants). On notera, enfin, que la boîte spéciale 10e anniversaire était déjà épuisée hier, premier jour du Salon.

Je suppose qu’il y a de fortes chances que sur place les lecteurs de mangas croisent durant le week-end Setona Mizushiro, fan inconditionnelle du chocolat et auteur du très sympathique Heartbroken Chocolatier (éd. Kazé Manga), d’autant que la mangaka a réalisé un essai de deux pages dans le catalogue officiel du Salon (136 pages, 980 yens).

[EDIT : Comme je l’imaginais, la mangaka n’a pas manqué de se rendre sur place et de revenir les bras chargés de paquets (voir la photo de son bureau qui ne présenterait qu’une partie de ce qu’elle a ramené). Notez tout de même qu’elle commence son long compte-rendu du Salon par deux phrases sur ses dernières publications. On voit tout de suite ce qui est important !]

© D.R.

Concernant Heartbroken Chocolatier, le tome 4 est sorti au Japon le 10/11/2011 et devrait normalement être disponible en version française le 04/04/2012 (Source : Amazon).

Pour les passionnés de chocolat en France, sachez que début février (du 10 au 12) le Parc Chanot de Marseille accueillera son troisième Salon du Chocolat. Soit trois semaines avant la 4e édition de Japan Expo Sud (du 02 au 04 mars 2012) qui se déroule le même week-end que le 1er Salon du Chocolat à Bordeaux. Pour le Salon du Chocolat de Paris, il faudra en revanche attendre la fin de l’année, du 31/10 au 04/11, probablement en parallèle d’une autre mouture de Japan Expo. Je crois qu’il se passe un truc entre les deux…

Sources : Blog de Setona Mizushiro / Comic Natalie

* * *

L’info en + : Il y a un an jour pour jour (c’est beau, le hasard !) sortait au Japon le second CD drama (un récit audio avec des acteurs) de Heartbroken Chocolatier.

Tarô Minamoto à Angoulême [Màj du 02/02]

Une fois n’est pas coutume, je poste un second billet dans la même journée ! Comme vous le savez tous, le festival d’Angoulême débute demain. Comme vous le savez tous, Atsushi Kaneko (Soil, Bambi) et Stan Sakai (Usagi Yôjimbô) seront de la partie. Mais un autre auteur important fait le déplacement pour l’occasion, et il est bien dommage qu’il ne bénéficie pas d’une plus grande attention…

En regardant le programme un peu par hasard (puisque je ne serais pas sur place, c’était plus par curiosité que par nécessité), une conférence a attiré mon attention, celle de vendredi 27 à 11h30 intitulée « Quels liens entre Manga, jeux vidéo, animation et art ? » avec la participation du Japan Media Arts Festival représenté par M. Tarô Minamoto.

Il est important de rappeler que depuis 15 ans, le Japan Media Arts Festival est organisé par l’Agence des Affaires Culturelles Japonaise (rattachée au Ministère de l’Éducation) et récompense des œuvres artistiques dans quatre catégories : Art, Entertainment, Animation et Manga (et parfois un Prix Spécial). Tous les ans au mois de décembre sont ainsi attribués un Grand Prix, plusieurs Prix d’Excellence, un Prix d’Encouragement tandis que le jury recommande d’autres œuvres dignes d’intérêt dans chaque catégorie.
Depuis quelques années, je proposais les résultats relatifs au manga dans mes news d’Animeland (n° 119, 129, 139, 149, 159, 170…). Parmi les Grand Prix passés, citons : Vagabond (Tonkam), Le pays des cerisiers (Kana) – de Fumiyo Kôno qui sera en France début mars au Centre Pompidou -, Journal d’une disparition (Kana), Spirit of the sun (Tonkam), Vinland Saga (Kurokawa)…

Monsieur Minamoto, quant à lui, est assez touche-à-tout, même s’il officie principalement comme mangaka et critique de manga. Ce natif de Kyôto a fait ses débuts en 1967, à l’âge de 20 ans, dans un numéro spécial du Bessatsu Ribon (un magazine pour filles) avec Aniki kampai, après avoir étudié les beaux-arts. Au cours de sa prolifique carrière, durant laquelle il adapta certains textes célèbres (Cyrano de Bergerac, Hamlet, Monte Cristo, Les Misérables), il s’illustra principalement dans le gag manga. Ce qui est relativement raccord avec la thématique de l’exposition d’Angoulême cette année : Manga, les sens de l’humour.

Mais c’est en tant que critique que j’ai à ce jour le plus apprécié son travail avec sa participation à un recueil de nouvelles paru en 2008 pour les 45 ans de carrière de Takumi Nagayasu (Mother Sarah), dont il est grand fan (voir AL n°146) ; et les textes qu’il a rédigés dans deux livres consacrés à Osamu Tezuka et publiés peu de temps avant (voir AL n°145 et Manga – 10 000 images 2 pages 102-103).

Tarô Minamoto a également remporté un Prix Spécial lors de la 8e édition du Prix Culturel Osamu Tezuka (2004) pour avoir développé un nouveau style de BD historique et pour sa contribution à la culture du manga, ainsi qu’un Prix d’Excellence lors du 14e Japan Media Arts Festival (2010), justement, avec Fûunjitachi Bakumatsuhen.

Alors si vous avez l’occasion de croiser ce grand monsieur, n’hésitez pas à aller lui accorder toute l’attention qu’il mérite (de mon côté, je regrette désormais de ne pas être sur place !). N’hésitez pas non plus à vous intéresser aux auteurs Taïwanais présents en nombre et forts talentueux, si j’en crois les planches disponibles sur le blog officiel (avec des BD traduites en lecture gratuite et légale !).

Un résumé des activités intéressantes est à lire ici ou en version détaillée sur le site officiel de Mangoulême.

[EDIT du 02/02/2012 : Yves Schlirf (Kana) a rencontré le mangaka à Angoulême et il a même reçu une dédicace de celui-ci.]