Serial Teacher

Les habitués du site web des éditions Kana ont pu s’en rendre compte il y a déjà deux semaines, mais l’info est désormais officielle : Assassination Classroom (Ansatsu Kyôshitsu), l’un des mangas pour adolescents les plus attendus et convoité du moment (du moins, chez les éditeurs français et les votants de l’Anime Grand Prix d’Animeland qui lui ont permis de se hisser à la seconde place de la catégorie Meilleur Espoir 2013), débarquera chez l’éditeur Belge au mois d’octobre avec la sortie simultanée des tomes 1 et 2.

Le pitch (comme les couvertures !) est original et amusant (résumé Animeland.com) :

Tous les jours, les élèves doivent assassiner leur prof, un drôle d’alien en forme de poulpe. Cette créature leur a promis de détruire la Terre d’ici la fin de l’année scolaire. A moins que, d’ici là, ils arrivent à le tuer ! Sûr de lui, il a même décidé de leur enseigner la meilleure façon d’y parvenir…

Ce manga est signé Yûsei Matsui, l’auteur de Neuro, le mange-mystère qui vient de s’achever chez Glénat en avril avec la sortie de son 23e opus. Les fans de l’auteur n’auront donc pas longtemps à attendre avant de lire sa nouvelle création.

Assassination Classroom Pub 2012 blogAffiche publicitaire devant l’entrée de l’Iwanami Hall à Tôkyô pour la sortie du tome 1 l’automne dernier.
D’autres lui ont succédé depuis.
(Photo personnelle)

La série n’a même pas un an d’existence au Japon où le 4e tome est disponible depuis seulement 10 jours. A cette occasion, les 4 couvertures (minimalistes) ont donné lieu à l’édition exclusive de 4 coques originales pour iPhone 4 et 4S vendues 1890 yens l’unité (environ 16 euros).

Ansatsu Kyôshitsu, volumes 1 à 4
(De gauche à droite)
© Yûsei Matsui / Shûeisha, Inc. 2013

Pour les amateurs d’avatars rigolos, il faut toutefois remonter un peu plus loin pour avoir une info intéressante. En effet, le Weekly Shônen Jump, qui publie la série, a offert à ses lecteurs, dans son numéro 21 daté du 22/04, une planche de stickers des héros du Jump customisés avec Koro-sensei (le professeur extraterrestre, donc). On retrouve ainsi dans cette collection « Jump Allstars feat Koro-sensei seal », Luffy (One Piece), Naruto ou encore Ichigo (Bleach).

                       

© Shûeisha, Inc. 2013

Il y a aussi les héros de Kuroko’s Basket, Toriko, Sket Dance, Beelzebub, Nisekoi, Haikyû!!, Medaka Box, Kochi Kame et Assassination Classroom normal. Mais quel est votre préféré, amis lecteurs ?

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Deux films à Moscou

Une fois n’est pas coutume, je vais parler cinéma. Ces dernières semaines, j’ai eu envie d’aller voir deux films : le très attendu Die Hard 5 et Möbius, sur les conseils d’un ami. Le hasard a voulu qu’il y ait des morceaux de Russes dedans, du coup, hop!, billet !

Après le relativement moyen 4e opus de la franchise qui a fait de Bruce Willis un héros de film d’action, on pouvait espérer que le 5e relèverait un peu le niveau avant que papy ne prenne sa retraite. Que nenni ! Die Hard 5 s’avère encore plus mauvais et n’a surtout plus rien à voir avec le concept de départ. Alors certes, ça se laisse regarder, mais Die Hard 5 représente tout ce que je déteste aujourd’hui dans l’industrie du divertissement. Il s’agit d’un pur produit marketing calibré, bourré de fan-service (course poursuites en bagnoles, coups de feu, explosions à gogo, acteurs/trices payés pour être sexy avant d’êtres bons…) et totalement dénué d’âme. A part que le personnage joué par Bruce Willis s’appelle John McLane, le film n’a absolument rien d’un Die Hard. Vous preniez exactement le même pitch, avec Stallone et vous appeliez ça Rambo 6, ça marchait tout pareil. Vous preniez exactement le même pitch, avec Kiefer Sutherland et vous appeliez ça 24 heures chrono : Le film, ça marchait tout pareil. Vous preniez… enfin bon, vous avez compris ! Et je reste véritablement circonspect par rapport à l’interminable scène de cassage de voitures au début qui n’a strictement aucun intérêt à part celui de faire fonctionner l’industrie automobile… Seule petite satisfaction : Patrick Poivey était au top de sa forme sur la VF de Willis. C’est toujours ça de pris ! Au final, Die Hard 5, c’est donc surtout « Belle journée pour sortir » (et ne pas aller au ciné) !

En face, nous avons Möbius, le nouveau film avec Jean Dujardin, une histoire d’amour sur fond d’espionnage. Ne cherchez pas le film d’espionnage, ni même le fond, car ils sont particulièrement en retrait. Le scénario étant rendu complexe par quelques artifices à base d’espions, de contre-espions, de contre-contre-espions et de contre-contre-contre-espions. A ce titre, c’est beaucoup de poudre aux yeux, et c’est pour moi le point faible du film. Ça tient la route, mais il vaut mieux ne pas trop se poser de questions et se laisser porter par l’histoire et, surtout, les personnages. Car oui, Möbius repose quasi-intégralement sur ses personnages, leurs émotions, leur charme et leur histoire d’amour, sincère, spontanée, instinctive et presque animale. Jean Dujardin et Cécile De France forment un couple magnifique à l’écran, et jouent avec énormément de justesse le rôle de ces âmes sœurs que rien ne prédestinaient à se rencontrer. Leur relation fusionnelle est si intense qu’elle dépasse allègrement la prestation de Patrick Swayze et Demi Moore dans Ghost, pourtant référence ultime du genre. Sublimés pas la caméra d’Éric Rochant, les personnages d’Alice et Moïse suscitent rapidement l’empathie du spectateur qui tombe inexorablement amoureux d’eux. Bon point également pour la BO sympathique qui a su s’effacer et profit du film. Rare. Möbius est donc un très beau film d’amour qui m’a même tiré une petite larmichette à la fin. Incontournable si vous avez la fibre romantique.

Vegeta et Bulma dans votre salon ? C’est quand vous voulez !

Depuis plus d’une dizaine d’années maintenant s’est développé, d’abord aux États-Unis, puis en France, le concept du théâtre d’appartement. Ce ne sont plus les spectateurs qui se rendent au spectacle, à la rencontre des comédiens, mais les comédiens qui viennent à eux. De plus en plus de compagnies proposent ce type de prestations payantes, à la fois pour en vivre, mais aussi pour pouvoir diffuser leurs spectacles et partager une œuvre avec le public en l’absence de salles disponibles. Un rapide tour sur des moteurs de recherche vous permettra d’en savoir un peu plus sur cette pratique culturelle « entre tradition et modernité ».

Au milieu des années 2000, Céline Monsarrat (1) et Éric Legrand (2), qui prêtent respectivement  leurs voix à Bulma et Vegeta dans Dragon Ball Z, se sont lancés dans l’aventure avec une pièce d’un peu plus d’une heure intitulée Au bord de l’eau. Après un break de quelques années, les deux comédiens ont décidé de reprendre les représentations (ça leur a pris au moment de Japan Expo Belgium, l’an dernier) et ils sont officiellement « disponibles » depuis deux semaines.

Petite présentation de la pièce :

Au bord de l’eau
De Eve Bonfanti et Yves Hunstad
Avec
Céline Monsarrat – Éric Legrand

Une table, deux chaises, sans verres ni carafe…
Et deux comédiens qui viennent jouer pour vous une délicieuse pièce qui vous fera rire et voyager dans un univers de poésie et d’originalité.

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Et si les acteurs qui sont là, assis devant vous, jouaient à être les auteurs de la pièce qu’ils vont vous lire et qu’ils seraient supposés être en train d’écrire ? Alors ils feraient semblant d’inventer un texte qui existait déjà avant qu’ils aient commencé leur représentation… enfin, leur lecture… Et s’ils vous proposaient d’imaginer que les personnages qui vont arriver au cours de leur lecture… enfin, de leur représentation… allaient s’asseoir sur le devant de la scène au bord de l’eau… ? Alors vous, le public, vous deviendriez l’étang, bien entendu, puisque vous êtes assis en face d’eux dans l’eau… enfin, à la place de l’eau…

Mais si la pièce n’est pas encore tout à fait vraiment écrite, les auteurs ne savent pas ce que les personnages vont devenir, ni ce qu’ils vont décider de faire. Et s’ils décidaient de quitter la scène pour aller dans l’étang… enfin, dans la salle… et d’aller s’asseoir à côté de vous pour regarder les auteurs parler à leur place, puisque aucun comédien ne joue encore les personnages, sauf les comédiens qui sont là pour jouer le rôle des auteurs qui lisent le rôle des personnages qu’ils ont inventé…

Un trompe-l’œil délicieusement cocasse, d’une étourdissante originalité, d’une finesse rafraîchissante, d’un humour délectable et d’une exquise poésie surréaliste, « Au bord de l’eau » est une pièce faite pour tous les publics de tous les âges.
Elle nous fait rire de bon cœur et nous sollicite sans cesse l’esprit de la façon la plus subtile qui soit en nous entraînant dans un jubilatoire et délirant jeu de miroirs et d’apparences sur le mystère et la magie de la création théâtrale.

Cette vraie fausse lecture de pièce est un petit bijou d’écriture et une leçon de théâtre drôle et intelligente, à la tendre, brillante et spirituelle fantaisie de laquelle personne ne peut rester insensible et à côté de laquelle on ne peut pas passer, tout simplement…

Durée 1h05

Pour avoir accueilli la pièce chez moi, il y a quelques années, je ne peux que vous la recommander chaudement ! C’est un excellent moyen de passer un bon après-midi / une bonne soirée en famille et/ou entre amis de manière originale, d’autant que la pièce est aussi drôle que bien écrite et que les comédiens sont à la fois adorables et talentueux. Si vous êtes intéressés, vous pouvez contacter directement Éric Legrand (contact@ericlegrand.fr).

(1) Céline Monsarrat est aussi et surtout connue pour être la voix française officielle de Julia Roberts !
(2) Éric Legrand a prêté sa voix à des comédiens comme Scott Baio, Cameron Daddo ou plus récemment Peter Outerbridge. (Ma préférence va toutefois à sa prestation sur Alexis Denisof dans les série Buffy et Angel.) Et vous pouvez actuellement l’entendre dans deux webséries : La Vie désespérée de Guéna à Paris et SaturdayMan.

Le MDM 2013 : ERRATUM

Une horrible erreur de copier-coller s’est glissée dans la première édition du Meilleur du Manga 2013. Page 166, la fiche identitaire de Laurent Lefebvre est erronée. Voici sa vraie présentation :

Journaliste spécialisé manga chez Coyote Mag depuis 2004, non-otaku assumé. Je suis venu au manga par le journalisme et non l’inverse.

Et son site internet de référence est le suivant : http://www.coyotemag.fr

Merci à Gemini d’avoir signalé cette erreur qui n’aurait jamais dû passer !

Dans la tempête, Luffy et Chopper redressent la barre…

Pendant que la majeure partie des médias a les yeux rivés sur le cas Virgin (prévisible depuis de très long mois, au moins autant que la FNAC également en mauvaise posture…) entre deux chapitres du « Tour du Monde en 80 jours » de Gérard Depardieu bientôt paré pour le cross-over Koh-Lanta/Pékin Express/La ferme célébrités, d’autres entreprises françaises connaissent de grosses difficultés dans l’indifférence quasi-générale.

C’est le cas du Groupe Jemini, dans la tourmente depuis l’automne dernier. Spécialisé dans les jouets pour enfants, le groupe frappait un grand coup il y a tout juste un an (le 10 janvier 2012) en annonçant la signature d’un accord avec Toei Europe pour produire des peluches One Piece à l’effigie de Luffy et de Chopper dans un premier temps. Même si Jemini produisait des goodies Hello Kitty, il s’agissait de sa première vraie incursion dans le milieu de la BD japonaise. Quatre gammes de produits sont ainsi sortis fin octobre 2012 (en théorie… j’avoue ne pas avoir vérifié personnellement…).

Mais voilà que la nouvelle tombe dans la presse locale au lendemain de Noël : le groupe connaît de grosses difficultés financières et est contraint de déposer le bilan, après une mise en cessation de paiement le 20 décembre, malgré un catalogue porteur (Asterix, Spiderman, Marsupilami, Maya l’abeille, Tintin…). Un autre article nous donne plus de détails :

Le Groupe Jemini, dont les difficultés étaient liées à la baisse du marché et aux choix stratégiques de ses anciens  managers, a renégocié ses dettes financières liées à son historique, dans le cadre d’une procédure amiable initiée au mois d’octobre 2012. Parallèlement à cette restructuration opérationnelle et financière, une opération de levée de fonds a été lancée en novembre 2012, le Groupe Jemini ayant reçu de nombreuses marques d’intérêts d’investisseurs financiers et industriels, un espoir est peut-être en train de naître pour les 60 salariés d’Ecommoy dans la Sarthe.

Gages de sérieux 

La volonté des candidats investisseurs les plus sérieux de pouvoir échelonner davantage la dette a incité la nouvelle équipe de Managers depuis le mois d’octobre à demander au Tribunal de Commerce de Paris de bénéficier de l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Ceci permettra d’envisager un délai plus long dans le rééchelonnement de la dette et de finaliser la levée de fonds.

Le problème semble toutefois remonter à 2011, si l’on en croit cet autre article plus critique :

« À partir de mars 2011, le management a tablé sur une croissance énorme, rappelle Stéphane Cohen, du cabinet de conseil. Il y a eu beaucoup d’argent dépensé par rapport aux résultats escomptés. »

L’année 2011 a été marquée par les achats de Fun House (mobilier pour enfants), Spell (arts de la table pour enfants), CTC (montres et accessoires) puis Pixi, spécialiste des figurines en métal, plastique ou résine. Jemini a eu les yeux plus gros que le ventre.

Sans parler de son entrée en bourse :

En février 2011, Groupe Jemini entrait sur le marché boursier NYSE Alternext Paris, levant au passage près de 11M€ d’euros. Mais son action de 8 €, n’était plus, en octobre dernier, qu’à 2 euros avant que la cotation ne soit suspendue dans l’attente d’un nouveau président du Directoire, Patrick Abessira, ayant démissionné suite aux pertes enregistrées en 2012 (chiffre d’affaires en baisse de 19 % pour le premier semestre).

Cet après-midi, le tribunal du commerce de Paris a rendu son verdict et a placé Groupe Jemini en redressement judiciaire avec période d’observation de six mois. Un soulagement (temporaire ?) pour la soixantaine de salariés de l’entreprise et pour la commune d’Ecommoy (72) qui vient de subir la fermeture d’une autre grande société, Belipa (meubles de salle de bain et de cuisine), avec le licenciement de 118 salariés.